mercredi 14 mars 2007

L'ultime clivage


Il y a un espace en l'homme,
quelque part au loin de l'homme,
et pourtant si proche.

Au coeur de l'homme, tout au centre,
il y a comme une lumière qui vibre.

Elle est parfois lointaine lueur, étoile, sourire fragile de l'espérance.

Parfois lumière franche, crue, déchirant le ciel de l'âme en un coup de tonnerre,
celui de la rencontre, avec l'autre, cet autre soi-même,
celle qui fait chavirer l'âme et nous précipite dans une incandescence en miroir.

Il y a ce vaste espace au coeur de l'homme, à la fine pointe de l'être.

Quand une femme, quand un homme le met au jour, cette femme-là, cet homme-là est sauvé.

Cet espace est celui de la Foi qui déplace les montagnes ;

Cet espace est celui de l'Être et de la Transparence ;

Cet espace est de résistance ;

Cet espace échappe à toute fixité.

Cet espace est nu comme la grâce,
vulnérable comme un nouveau-né,
fragile comme un oeuf dans la main d'un enfant.

Cet espace de la conscience est accessible à chaque instant
d'un seul geste intérieur.

Un geste qui apaise et ouvre le chemin,
un geste qui réconcilie l'inconciliable,
un geste qui sait unir les contraires, embrasse tous les paradoxes et contradictions dont nous sommes cousus.

Un geste qui naît de la différence et de l'inconnu,
de l'accueil en nous de l'ombre, génitrice de toutes les lumières.

Un geste d'une telle souplesse, d'une telle multiplicité que rien ne peut l'arrêter.
Un geste d'envol,
un geste d'ancrage au coeur de cet envol.

Une intention consciente.

Un geste qui aime.

8 commentaires:

Ãnanda a dit…

Magnifique...et bouleversant....

Anonyme a dit…

Je suis libre pour le dejeuner. A 13, 30 c'est bien?
Reponds moi.
Beau ton poème;
Merci.
Alejandro.

Anonyme a dit…

Magnifique...
Je m'appelle Marie, et j'ai des conseils à vous demander concernant la bd. Seriez-vous d'accord pour me contacter sur mon mail marie.weirig@laposte.net? Merci infiniment!

Rodolphe Massé a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Rodolphe Massé a dit…

Merci à vous...
Particulièrement touché par Jodorowsky qui considère ce texte comme un sûtra.
Venant de lui, c'est le plus beau compliment qu'il puisse me faire.

Anonyme a dit…

Ce poème est magnifique! Bravo Rodolphe!

Rodolphe Massé a dit…

Merci beaucoup, Etoile Girl ! ;-)

Anonyme a dit…

ce que je cherchais, merci