mercredi 28 février 2007

Julos Beaucarne, le Jaseur Boréal

Le Julos nouveau est arrivé...
Le Jaseur Boréal (Harmonia Mundi) est peut-être son plus bel album depuis trente ans.
Plus je l'écoute, et plus je l'aime. Heureux de voir mon deuxième père en pleine forme !

Julos y retrouve la simplicité des arrangements acoustiques qui convient si bien à son univers puissant, tendre et humaniste, d'une grande sincérité.
Voilà un disque qui confirme combien la voix de Julos est importante aujourd'hui, combien son oeuvre de poète-chanteur compte, aux côtés de Brassens et Béart.
En Belgique, tout le pays a fêté ses soixante-dix printemps.
Julos qui nous téléphonait l'autre jour, fidèle à lui-même, vingt ans depuis cinquante ans et l'âme ouverte à tous les vents du monde ; les pieds bien plantés sur la terre, les yeux tournés vers les hauteurs.





Il y a trente-deux ans, Loulou (Louise Hélène France), la compagne de Julos, maman de ses deux petits garçons alors âgés de cinq et dix ans, Christophe et Boris, était assassinée. Le soir du drame, Julos trouve la force d'écrire cette Lettre Ouverte désormais célèbre. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore :

Amis bien aimés,
Ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C'est la société qui est malade, il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre, par l'amour et la persuasion.
C’est l’histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage ni vous ni moi. Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et nos deux chéris qui lui ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine.
Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien aimée, il n’est de vrai que l’amitié et l’amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses ; on doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller au paradis. Ah comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles...

En attendant, à vous autres, mes amis d'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui :
je pense de toutes mes forces, qu'il faut s'aimer à tort et à travers.
Je pense de toutes mes forces, qu'il faut s'aimer à tort et à travers.

Pour en savoir plus sur l'oeuvre de Julos, la page de l'encyclopédie Wikipédia qui lui est consacrée, fort bien faite :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Julos_Beaucarne

et son site internet :
http://www.julos.be/ pourvu d'un forum hyper-actif !


2 commentaires:

Anonyme a dit…

qu'est-ce qui peut amener une personne a supprimer la vie d'une autre personne? Vaste débat maintes et maintes fois aborder, il n'y aura jamais UNE réponse mais des réponses, jlus ou moins acceptable selon les individus que nous sommes.
Pourtant, il y a une chose qui personnellement me choque toujours un peu : l'acharnement.
Pourquoi 7 coups de couteau là où un seul est déja suffisant et déja horrible de conséquence?
Decidement on en revient toujours en apprennant ce genre d'événement que l'être humain est vraiment capable du pire comme du meilleur ...

Anonyme a dit…

On ne peut pas savoir, si ça se trouve, LHF avait une voix criarde ou avait voulu forcer son assassin à manger du veau...
Et puis, 9 coups de poignard, c'est totalement théâtral ; il en faut de l'acharnement et de la tragédie en soi pour enfoncer 9 fois une lame d'acier dans de la chair humaine. Quelque chose de cruel et d'orgasmique. Du Shakespeare.
Julos l'a bien compris, qui sublime sa douleur en transcendant un triste fait divers en poésie, musique et chant d'amour.